06.04.2021
Affligeant
Hélas, beaucoup de génocides ont été cantonnés par les « grandes nations » du monde libre. Un triste état des choses que l’on essaie de camoufler le plus longtemps possible, voire de nier.
Il est symptomatique qu’à chaque fois qu’un pays se fait rattraper par son « glorieux » passé colonialiste, les responsables politiques souffrent de mémoire trouée. Et d’un coup il n’y a plus de rivalité politique, l’amnésie cérébrale politique ne connaît ni de droite, ni de gauche.
La France s’est fait rattraper par son passé colonial au Rwanda lors du génocide perpétré contre les Tutsis par les Hutus en 1994. Le rapport Duclert, paru au mois de mars 2021, a prouvé que la France a soutenu le régime génocidaire hutu jusqu’à l’extrême limite. Il y eut des livraisons d’armes aux Hutus et les génocidaires furent même réarmés par « la grande nation » après leur fuite au Zaïre. Selon la version officielle, la France ne faisait que « défendre » les intérêts français. Il faut savoir que le Rwanda possède de l’étain, du tungstène et du gaz naturel. De quoi intéresser quelques grosses boîtes.
Face aux 800.000 morts du génocide les politiques français parlent « d’aveuglement » de leur part, alors que la responsabilité de Mitterrand à l’époque était clairement engagée. Il est intéressant de constater que Sarkozy était solidaire avec Mitterrand et le ménageait « post mortem » en parlant de « graves erreurs ».
Quant à la Belgique, l’ancien puissance coloniale au Congo, elle garde un silence de plomb face au rapport Duclert.
Quand les intérêts économiques, militaires et politiques sont en jeu, on ne tire plus sur le pianiste. La France s’en tire à bon compte, car la transparence que le rapport aurait dû livrer ne fut qu’une nébuleuse.
Et ainsi n’y a-t-il pas eu de mise en cause officielle des responsables de cet engrenage fourbu d’intérêts politiques et économiques. Ce qui n’est pas fait pour déplaire à la suffisance de la classe politique.
Un constat affligeant !
Edouard Kutten