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"Boycott révélateur"

14.02.2022

« Boycott révélateur »


Pour le Parlement européen il était clair qu’il fallait mener un boycott diplomatique des Jeux Olympiques d’hiver de Pékin. Il fut donc recommandé à la Commission, au Conseil et aux Etats membres de refuser toute invitation aux Jeux.

Or la réaction à cet appel ne fut pas partout pareille. Charles Michel, en tant que Président du Conseil, Ursula von der Leyen en sa fonction de Présidente de la Commission, ainsi que Roberta Metsola comme Présidente du Parlement européen, étaient « hors cause », car ils n’avaient pas reçu d’invitation pour la cérémonie d’ouverture.

L’idée d’une position commune, proposée par la France, n’a jamais été prise en considération. La voie était donc libre à chacun de faire à sa guise. Plusieurs Etats de l’Union européenne se sont alignés derrière les Etats-Unis d’Amérique, le Royaume-Uni, le Canada et l’Australie et n’ont envoyé aucun représentant politique ou diplomatique.

La Belgique est en première ligne des « boycotteurs ». Et pour cause. Elle n’a envoyé ni ministres, ni diplomates au Jeux Olympiques. Mais il y a une arrière-pensée à tout cela, le « Manneke Pis » ne fait pas le beau pour rien.  En effet, l’actuelle ministre des Affaires étrangères et Vice-Première ministre Sophie Wilmès brigue le poste de secrétaire général de l’OTAN. Un poste que les Belges ont déjà occupé avec Paul-Henri Spaak et Willy Claes. La Belgique ne peut pas se permettre le moindre « faux-pas », chaque voix compte.

Au Grand-Duché on a reproché au Grand-Duc Henri, qui est aussi membre de l’IOC, d’avoir accepté l’invitation de Xi Jinping à Pékin. Le ministre des Affaires étrangères avait été informé, mais néanmoins l’on craint (comme par exemple Sven Clement, député du Parti « pirates » et parlementaire de l’Assemblée parlementaire de l’OTAN), que par-là le Grand-Duché ne se soit pas fait des amis à Bruxelles.

La France avait délégué sa ministre des Sports, qui, positive au Covid-19, n’a finalement pas pu y aller. Comme la Hongrie et l’Italie, l’Espagne n’était pas favorable à un boycott diplomatique et a envoyé son ministre de la Culture et des Sports. L’Allemagne et le Danemark n’ont pas été représentés. Quelques autres pays se sont « cachés » derrière le prétexte « Covid-19 » pour excuser leur absence, comme la Lettonie, mais aussi l’Autriche, la Suède et les Pays-Bas.

Faute de position européenne commune, le boycott diplomatique des Jeux Olympiques d’hiver de Pékin n’a fait que confirmer qu’au sein de l’Union européenne il n’y a pas de véritable dialogue.

Cela a fini, comme toujours, en un « chacun selon ses propres intérêts » !

Edouard Kutten