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"Favori d'Allah" et Empereur!

                                                                                                                 13.03.2021

«Favori d’Allah» et Empereur!


Napoléon reste, malgré toutes ses dérives politiques et privées, le personnage historique qui continue de profiter d’une gloire post mortem sans pareille. Cela est le mérite des historiens « made in France » qui ont réussi à écrire son histoire de façon que l’on y trouve toujours quelque chose à fêter.

Ignorer Napoléon, c’est, même en 2021, nier la nation, et cela vaut pour les politiciens de tous les partis. Il ne connaît pas de disgrâce, et parler à son sujet de « fossoyeur de la République », de « dictateur sanguinaire », « d’esclavagiste » et « d’antiféministe convaincu » c’est du blasphème patriotique. Et il est donc de bonne tradition de vouloir trouver dans le napoléonisme des « valeurs éternelles ».

L’arrivée au pouvoir de Bonaparte était un « coup d’Etat » monté par Talleyrand en coulisse et exécuté par des généraux putschistes autour de Napoléon qui fut avant tout et en premier lieu un patriote corse, protégé par une « étoile protectrice » à laquelle il croira longtemps en bon corse romain superstitieux. La pensée rationnelle n’était pas le fort du jeune Napoléon qui manifestait pour le général Pascal Paoli une véritable passion mystique. Paoli, « il Babbo », était le chef politique militaire et spirituel de la Corse. Toute la famille Bonaparte, où Laetitia, la mère de Napoléon, tenait les rênes, lui demeura longtemps fidèle.

Napoléon avait à cœur d’entretenir de bonnes relations avec le Saint-Siège et l’un de ses premiers actes politiques fut la signature de la paix avec le Saint-Siège en 1796.

Lors de sa campagne, l’expédition en Egypte, Bonaparte, appelé « le favori d’Allah », dévoilait les méthodes énergiques qu’il était capable d’employer. « Exterminez tout ce qui sera dans la mosquée », fit-il ordonner. Au nom de « l’enfant du prophète » le général de division A. Berthier fit lors du siège du Caire savoir au général Bon:  « Le général en chef (Bonaparte » ordonne que vous fassiez passer au fil de l’épée tous ceux que l’on rencontrera armés dans les rues.

La Franc-Maçonnerie a été très présente dans l’armée d’Egypte, un fait que l’on a essayé de nier, voire de taire. Or les faits sont là. Un certificat de service et campagne de B. Brouchar, sergent de grenadier, est révélateur. Pyramide tronquée récusant les exploits du jeune Bonaparte entourée d’objets maçonnique pour enrichir le tableau.

 A l’intérieur de l’armée napoléonienne d’Egypte, il y eut une vraie guerre des clans. Ainsi le général Regnier tua-t-il en duel (en 1799) l’ancien chef d’état-major de Menou, le général Destaing. Celui-ci avait pris la défense de son chef, le général en chef Jacques François Menou, qui s’était converti à l’Islam. Un scandale dans les milieux catho de l’armée.

Napoléon n’a jamais eu un grand respect pour certains acquis de la Révolution, comme par exemple la décléricalisation du milieu politique. En 1801 il décida de fermer les cicatrices encore fraîches des temps de la déchristianisation révolutionnaire. Il avait politiquement indirectement besoin de l’Eglise catholique. Pour cela il fallait mettre un terme aux querelles à propos de l’Eglise de France soumise à l’Etat. Rien de tel que la signature d’un concordat, ce qui se fit le 16 juillet 1801. Mais ce concordat a laissé ses traces jusqu’à aujourd’hui.

Napoléon ne s’est pas seulement contenté de dominer l’Europe, il fut aussi colonisateur. Le Cap au Sud de l’Afrique fut un temps une colonie française, de même que Java, qui devint français après l’annexion de la Hollande par la France. Le frère de Napoléon, Louis, fut roi de Hollande de 1806-1810. La France napoléonienne a un passé colonialiste, oublié à dessein.

Il vaut mieux garder le souvenir du plus beau cadeau que Napoléon ait pu faire au « peuple de France », à savoir « la Légion d’Honneur », dont la première distribution des croix eut lieu le 15 juillet 1804 dans l’Eglise des Invalides. Jusqu’à aujourd’hui elle n’a rien perdu de son attractivité, même à l’âge du numérique elle est restée un moyen de manipulation inégalé !

                                                                                              Edouard Kutten