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Foi et enjeu politicien

12.04.2022

Foi et enjeu politicien


Un sondage fait par l’hebdomadaire « La Vie » durant la campagne des présidentielles confirma le fait qu’en France les pratiquants catholiques se situent à droite, une tendance qu’ils partagent avec leurs comparses au sein de l’Union européenne. 28 % auraient voté Macron, qui est un homme de droite, même si quelques sociaux-démocrates se disputent à ce sujet, 20 % Valérie Pécresse, 19 % Éric Zemmour et 15 % Marine Le Pen.

Il faut constater que toutes les droites sont représentées, l’extrême-droite qui était un peu l’enfant pauvre, a refait peau neuve avec Zemmour. Même si maints catholiques étaient déjà des électeurs de Le Pen en 2017, extérieurement ils ne l’assumaient pas réellement. Cela a changé avec Zemmour, ceux qui le soutiennent le revendiquent.

Cela s’explique par le fait que bon nombre de catholiques n’ont jamais accepté vraiment l’Etat laïque, cela les a frustrés. Pour eux il n’y a que les valeurs chrétiennes qui comptent, et l’Union européenne en se faisant défenseur des valeurs chrétiennes les a confortés dans leur opinion que le catholicisme est de plus en plus marginalisé. Zemmour a su profiter de cette situation (50 % des Français se disent catholiques), pour mettre l’identité chrétienne de la France au cœur du débat national.

Zemmour partage la crainte de beaucoup de catholiques face à la place que pourrait prendre l’Islam en France, le pays qui pour eux reste la « fille aimée » de l’Eglise catholique. Zemmour en a fait, en y incluant d’une façon subtile, le combat contre le droit à la procréation médicalement assistée, le suicide assisté, l’euthanasie, etc. un enjeu de civilisation.

Comme du temps de Pétain déjà et de Ch. Maurras, qui soutenaient une « Eglise de l’ordre », Zemmour a démontré qu’au XXIe siècle l’instrumentalisation de la foi à des fins politiques reste possible.

Très peu de voix, trop peu de voix, ont osé dévoiler cette manipulation. Triste constat !

Edouard Kutten