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Immigration et délinquance

08.07 .2021

Immigration et délinquance


L’argument majeur dont se servent les adeptes d’une politique migratoire répressive, est celui d’établir un lien direct entre immigration et délinquance. Une argumentation populiste réactionnaire qui sert à empêcher toute discussion objective.

Ainsi a-t-on établi, par exemple, « grâce à des statistiques arrangées », que la population issue de l’immigration compterait plus de délinquants que la population globale. Réduire en grande partie le problème de la délinquance à l’immigration, est une argumentation fallacieuse à caractère raciste. C’est oublier la vérité établie que la criminalité est un problème sociétal, engendré par des conditions de vie difficiles dans des milieux surpeuplés. Chômage, scolarité délaissée, à côté d’une précarité au quotidien, favorisent le développement de la délinquance.

Il faut reconnaître que dans quelques pays de l’Union européenne on a des problèmes à gérer l’immigration. Une immigration très longtemps voulue par les milieux économiques. L’on sait que certains secteurs ne pourraient pas « fonctionner » sans cette main d’œuvre d’immigrés. On a trop longtemps laissé faire, les instances de l’Etat n’ont pas assumé leur responsabilité, car l’Etat a les mêmes responsabilités vis-à-vis des immigrés que vis-à-vis des indigènes.

La majorité des immigrés commencent à souffrir de la réputation médiatique, souvent faite autour d’actes de délinquance commis par quelques immigrés. Et ainsi, selon la « vox populi », sans les immigrés il y aurait plus de sécurité.

Refoulement des immigrés délinquants à la frontière, expulsion vers leur pays d’origine, sont des revendications auxquelles certains politiques ne font pas la sourde oreille. En France, par exemple, on discute en coulisse de la suppression du préambule de la Constitution, soit de l’adhésion de la France à la Déclaration des droits de l’homme ou du principe du droit à l’asile.

Il faut rappeler dans ce contexte que la France a toujours été très sélective dans l’octroi du droit d’asile, surtout lorsque des intérêts politiques et économiques étaient en jeu. Ainsi, Papa Doc Duvalier, sinistre dictateur de Haïti, eut-il droit à toutes les faveurs de ce droit d’asile.

D’ailleurs supprimer le préambule de la Constitution ne serait que revenir au sens originel de la Constitution de la Ve République. Car M. Debré et De Gaulle n’ont jamais voulu que la Constitution soit composée d’un préambule ou d’une Déclaration des droits de l’homme. Ce préambule fut d’ailleurs seulement ajouté dans les années 1970. Il est donc compréhensible que dans la « droite de clocher » de X. Bertrand, l’on trouve des nostalgiques d’antan.

Une chose est claire, il faut déjudiciariser la gestion du flux immigratoire et la rendre au pouvoir démocratique.

Edouard Kutten