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Inégalité "post mortem"

 22.11.2023

Inégalité « post mortem »


Il est frappant que dans la société, régie par les lois du capitalisme, l’on essaie néanmoins à vouloir faire croire aux exploités qu’au fond les humains sont égaux, la meilleure preuve en serait le fait qu’ils finissent égaux dans la mort.

On n’est pas à un mensonge près. Jusqu’à la fin du XVIIIe siècle les tombes individuelles étaient souvent réservées à une élite militaire ou ecclésiastique. La grande masse de la population prit son « repos éternel » dans des fosses communes.

Il y eut un changement fin du XVIIIe siècle où de plus en plus de gens ayant réussi socialement souhaitaient être enterrés individuellement. L’Eglise ne rata pas l’occasion pour faire payer le droit à être enterré dans le cimetière.

Depuis le début de la chrétienté le recours à un cercueil était le signe d’appartenance à une élite sociale. L’Eglise n’hésita pas non plus à exploiter le système de classes pour s’enrichir.

Cela explique pourquoi elle était longtemps contre l’incinération car elle n’y avait aucun contrôle et surtout n’y gagnait rien. Elle a fini par bénir les cendres, une bénédiction qui n’est pas gratuite, car le « salut de l’âme » a son prix. Aujourd’hui il y a des cérémonies d’incinération aussi pompeuses que des cortèges funèbres.

L’après-mort est resté une affaire de lutte des classes et, selon la Bible chrétienne, il y en a qui seront assis à la droite du seigneur, d’autres devront se contenter d’une place à gauche. La droite est prioritaire !

La doctrine chrétienne ne connaît ni égalité avant la mort, ni après. La lutte des classes « post mortem » s’impose !

Edouard Kutten