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Monarchies inoxydables ...?

   12.02.2021

Monarchies inoxydables … ?


Les partis politiques n’en finissent pas de se relayer à gouverner, parfois entraînant un fiasco politique et économique. Et de plus en plus souvent l’on entend la remarque : « ah, si seulement l’on vivait en monarchie ». Cela en dit long sur la déchéance de la soi-disant démocratie bourgeoise !

Défenseur de la foi et des traditions, les monarchies offrent, en se cachant derrière un apolitisme feint, un sentiment de cohésion et de continuité. Les monarchies ont fini par devenir parti du patrimoine. Que serait Monaco sans son prince, le Liechtenstein sans son « Fürst » et le Luxembourg sans son « Grand-Duc » ? Ils perdraient jusqu’à leur identité, il n’y aurait plus de Principauté, de Grand-Duché, ni de Fürstentum.

Et le Royaume-Uni sans sa reine est inimaginable. La preuve en est livrée en ce moment. Après l’Ecosse, l’Irlande du Nord et le Pays de Galles, voilà que le nord de l’Angleterre connaît à son tour un mouvement en faveur de l’indépendance. Mais on ne touche pas à la couronne ! Elle continue à offrir à une majorité de Britanniques un sentiment d’identité et de continuité.

Cette continuité est d’ailleurs une valeur chère aux monarchistes. Le culte de la tradition veille au grain. Il en résulte par exemple que les sujets sur lesquels s’engage la famille royale, aussi politiques soient-ils, finissent par être perçus comme apolitiques. La reine qui distribue les honneurs et le soutien royal assorti qui est assuré aux œuvres de bienfaisance bien choisies, sont les bases de ce culte théâtral devant lequel le « peuple » s’incline. Quant au « Crown Estate », le portefeuille immobilier de maison royale, il y a à son sujet un poli refus de communiquer.

La plupart de ces monarchies sont devenues des enseignes lucratives pour les places financières. Etant très souvent des championnes de l’évitement fiscal, leur renommée n’est plus à faire. La politique des exemptions est à la base de la pratique de l’évitement fiscal. Ce n’est donc pas étonnant de constater que les circuits financiers à Londres, par exemple, sont maîtrisés par un clan aristocratique cautionné, ce qui rend la « City » encore plus attractive pour les évadés fiscaux. Il en est de même pour les places financières de Monaco, du Grand-Duché et du Liechtenstein.

Les scandales entravant les familles royales, allant de progéniture adultère et illégitime à des magouilles financières, sans oublier un passé politique entaché ou des intronisations peu démocratiques, comme en Espagne, ou autres affres ne changent rien au fait que l’usurpation du pouvoir a eu ses lettres de noblesse. Un statut spécial, celui de monarchie constitutionnelle, garantit l’immunité contre toute forme de démocratie.

Les monarchies font parti du patrimoine politique que d’aucuns sont prêts à défendre quoi qu’il en coûte, et ceci aux dépens de la vraie démocratie !

Edouard Kutten