Nos actualités

Pratique funéraire "juteuse"

                                                                          03.03.2022

Pratique funéraire « juteuse »


Longtemps combattue par les forces cléricales réactionnaires et interdite dans un certain nombre de pays, dont le Luxembourg où la pratique de la crémation était défendue jusqu’en 1972, la crémation a fini par devenir une pratique de plus en plus répandue.

L’on doit hélas constater que souvent un macabre commerce s’est développé autour de cette pratique funéraire.

Un phénomène qui touche tous les pays est que ce commerce manque de transparence. L’on constate que très souvent la crémation a été laissée à des exploitations privées. Plus la privatisation est importante, plus les disfonctionnements sont fréquents.

Comme pour les Ehpad, la gestion privée des crématoriums fut une erreur. On doit de plus en plus constater que les corps à incinérer ne sont pas traités avec respect et dignité. En France, par exemple, il y a un article du code civil qui dit expressément que « toute atteinte à l’intégrité d’un cadavre est passible d’un an de prison et 15.000, - euros d’amende ». Cela n’empêche pas que les cadavres sont « préparés » avant d’être brûlés. Car réduire le temps de crémation sert à diminuer la facture d’énergie. Le prix pour le client reste le même, le bénéfice est pour l’exploitant du crématoire.

Dans beaucoup de pays il n’y a aucun organisme public habilité d’un droit de contrôle. En France, 2 entreprises se partagent le pactole de 126 crématoires. Sur les 198 crématoires français, seulement 14 % sont pilotés par des services municipaux. L’on a préféré privatiser ce secteur, comme beaucoup d’autres, parce que cela coûte trop cher à l’Etat, et en plus de cela la crémation n’est pas encore ancrée dans le patrimoine catholique de bon nombre de pays.

Les 2 géants français Funecap et OGF fixent les tarifs aléatoires, et ils récupèrent les métaux issus des cadavres (cf. Libération, 13.02.2022). Ils sont polyvalents et attirent le capital étranger. OGF est actuellement contrôlé, non par l’Etat français, mais par un fonds de pension canadien qui a remplacé un fonds d’investissement russe. Au nom de la capitalisation tout est permis !

Si on voit à quel point les Ehpad sont déjà devenus les victimes de ces jongleries entre rentabilisation et bénéfice, il faut absolument mettre un frein à cette politique.

Les services publics doivent rester sous contrôle des instances responsables de l’Etat !

 Edouard Kutten