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Pratiques religieuses au Luxembourg

14.04.2023


Pratiques religieuses au Luxembourg


La religion, indépendamment du nombre d’adhérents, est restée au 21e siècle une réalité culturelle, politique et économique. Elle a façonné pendant des siècles la société. Le cléricalisme continue de se servir de ce passé.

Le Luxembourg ne fait pas exception à la règle !

Une étude, se basant sur la nouvelle enquête de « l’European Value Survey » (EVS / 2020-2021) révèle un net recul des pratiques religieuses au Grand-Duché. L’insignifiance de la religion est très marquée au Luxembourg avec 18 %. L’appartenance à une dénomination religieuse ne concerne que 48 % des personnes interrogées. C’est la religion catholique qui est dominante, totalisant 85,3 % des appartenances à une religion. Les Chrétiens dans leur ensemble atteignent 92 %. Dans la population totale les catholiques représentent 41 % de la population, les chrétiens 44 %, 67 % indiquent qu’elles appartenaient à une dénomination religieuse à l’âge de 12 ans. Cela prouve que le « recrutement » se fait à un âge où les concernés ne sont pas encore capables de décider par eux-mêmes. Un recrutement qui se base sur les traditions cultuelles, baptême, communion, etc, faisant partie de l’éducation traditionnelle.

L’appartenance à une religion, surtout si elle a un caractère dominant au niveau sociétal, s’explique de moins en moins par la foi que par la socialisation, l’appartenance par l’adaptation à la classe dominante !

Une sécularisation de la société au Luxembourg est constatable. L’appartenance affirmé à une religion a chuté de 75 % (EVS 2008) à 48 % (EVS 2020), le nombre de personnes religieuses de 55 % en 2008 à 37 % en 2020, le nombre de personnes sans religion de 35 % en 2008 est passé à 44 % en 2020, l’importance de la religion de 42 % en 2008 à 24 en 2020, et, surprise, l’importance de Dieu dans la vie a chuté de 61 % en 2008 à 40 % en 2020.

La croyance en Dieu continue bien que l’importance de la religion chute. Ceci explique le fait que les spiritualités alternatives commencent à monter au Luxembourg. Ce qui prouve que le besoin de se cramponner à un être supérieur persiste. Cela n’est pas propice à une évolution émancipatrice de l’individu !

Ce qui se reflète dans les données concernant les croyances personnelles, 40 % croient en Dieu (26 % ne savent pas), 17,8 % continuent à croire au ciel (19,8 % ne savent pas), 10,1 % croient à l’enfer (18,0 % ne savent pas), 23 ,6 % croient à la réincarnation (12 % ne savent pas). Les plus manipulables sont, comme en politique, les « ne savent pas ». Ceci se relit dans les différentes philosophies : 14,4% des théistes pensent qu’il existe un Dieu personnel (cf. EVS), 41,1 % des déistes croient en un esprit ou une force supérieure, 18,6 % des agnostiques ne savent pas et 21,4 % des athées pensent qu’il n’y a pas de divinité.

Le fait qu’au niveau européen (cf. Eurobaromètre 2021) le nombre de personnes se réclamant de croyances religieuses traditionnelles, en particulier du catholicisme, a fortement reculé, n’empêche pas les politiques à la tête de l’Union européenne de continuer à en faire une forteresse des valeurs chrétiennes. Ce qui démontre que la religion reste un moyen de manipulation et de domination aux mains des gouvernants.

Il est significatif que les têtes couronnées sont en premier lieu les défenseurs de la foi. Les médias s’occupent du reste !

Edouard Kutten