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Sous-évaluation programmée

 05.01.2022

Sous-évaluation programmée


Les déchets nucléaires civils monopolisent les discussions sur les dangers de l’emploi du nucléaire.

Il est significatif de constater que l’on essaie par tous les moyens d’exclure de la discussion les déchets nucléaires créés par la fabrication et la mise en service de l’arsenal militaire nucléaire. Vouloir en faire une analyse, c’est se heurter à l’omerta politique, dans quelque pays que ce soit. Prière de s’abstenir car là on touche au « secret défense » et « secret d’Etat ».

Les données que quelques organisations ont su se procurer sont incohérentes. Combien de mètres cubes de déchets radioactifs militaires ont été enfouis ou immergés ? Ican France a révélé (Humanité, 16.12.2021) que l’armée dispose de 22 réacteurs nucléaires, 3 sont à terre, 12 équipent les sous-marins et porte-avions et 7 seraient en attente de démantèlement. Les déchets nucléaires militaires en France, par exemple, représentent autour de 9 % du stock global des déchets nucléaires, ce qui correspond à 148.630 m3.

Continuer à minimiser les risques de ces déchets enfouis ou immergés pour l’homme et l’environnement est irresponsable ! Mais aussi longtemps que l’armement nucléaire rapporte gros, l’opacité sera reine. La sous-évaluation du danger des déchets nucléaires militaires fait partie de la désinformation orchestrée par les médias au service des gros armuriers.

L’Union européenne vient de changer la donne en déclarant le nucléaire énergie verte. Les déchets nucléaires deviennent des « déchets verts », les armes nucléaires des « armes vertes », comme la lance des Zoulous, la flèche des Sioux. Et tout cela à la grande satisfaction des tarzans étoilés de l’OTAN et du Pentagone.  

Alors soyons confiants, concentrons-nous sur le tri des ordures ménagères !

Edouard Kutten