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Une loi "sous silence"

                           20.03.2021

Une loi « sous silence »


On a enfin trouvé la solution pour donner satisfaction aux « Amis des Brigades Internationales », une plaquette du souvenir sera aménagée au site de la « Gëlle Fra » !

Or cela n’explique pas pourquoi il y a eu tant de réticence à honorer le souvenir des combattants luxembourgeois des Brigades internationales. Il y a trop de « non-dits » qu’on essaie de continuer à cacher.

A partir de novembre 1936 eurent lieu les premiers départs de volontaires du Luxembourg pour les Brigades Internationales épaulant les unités populaires républicaines contre les putschistes franquistes.

Le gouvernement de Bech vit d’un mauvais œil cet engagement de volontaires luxembourgeois et d’immigrés étrangers dans les Brigades. Bech ordonna à sa police politique de surveiller les étrangers qui risquaient l’expulsion.

Les « Gielemännecher » par contre ne dérangeaient pas le gouvernement Bech, ils paradaient et donnaient libre cours à leur propagande fasciste. La position de Bech vis-à-vis des brigadistes par contre se durcit au fur et à mesure. En 1936 Bech avait fait adopter une loi, celle du 10 avril 1936, « destinée à empêcher la participation d’étrangers à la guerre civile en Espagne ».

Les volontaires des Brigades internationales devenaient des « parias » et encouraient même une peine de prison pour avoir combattu en Espagne. D’autres se virent refuser le retour au pays, quelques-uns furent arrêtés, puis relâchés, mais ils restaient sous surveillance policière. C’est suite aux rapports de police, tombés aux mains de la Gestapo, que d’anciens brigadistes furent arrêtés dès le mois d’août 1940.

La loi du muselier Bech survécut à la guerre, de même que son initiateur qui continua sa carrière politique après la guerre. Ce n’est qu’en 2002 que la loi du 10 avril 1936 fut abrogée. Une loi qui servait d’excuse pour ne pas honorer le souvenir des combattants des Brigades internationales.

Une loi au caractère néofasciste indéniable que les représentants élus ont sans broncher tolérée pendant 70 ans (1936-2003). Cela en dit assez, l’esprit du « Maulkuerw » n’est pas mort, il a seulement muté !

Edouard Kutten